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Entretien : Xavier Fluet nous parle de son dernier livre paru

Pour la première fois en presque dix ans, Xavier Fluet, critique musical et directeur de la publication de La Gazette De Paris, s’exprime publiquement. Pour nous, il évoque la récente parution d’un opuscule chez Grin Verlag, mais aussi son parcours, son métier et, bien sûr, La Gazette De Paris.

Pour la première fois en presque dix ans, Xavier Fluet, critique musical et directeur de la publication de La Gazette De Paris, s’exprime publiquement. Pour nous, il évoque la récente parution d’un opuscule chez Grin Verlag, mais aussi son parcours, son métier et, bien sûr, La Gazette De Paris.

 

Monsieur Fluet, vous êtes interviewé personnellement sur votre site. C’est la première fois en bientôt dix de travail sur La Gazette De Paris. D’ordinaire, c’est vous qui réalisez et conduisez les entretiens…

Oui ! Vous avez raison. Je laisse mes casquettes de rédacteur et de directeur de la publication de côté le temps de notre entrevue.

Nombre de nos lecteurs vous connaissent déjà un peu, au moins de nom, car vous signez des critiques musicales dans ces pages. Pourriez-vous nous en dire un peu plus et vous présenter ?

Bien sûr. Comme vous l’avez dit à l’instant, je suis l’auteur de critiques musicales pour La Gazette De Paris depuis bientôt dix ans. J’ai écrit mon premier texte pour notre site en 2012. A l’époque, j’étais encore étudiant en allemand et je rédigeais encore mon mémoire de maitrise. Je voulais continuer à écrire et partager ma passion pour la musique, j’ai donc conjugué les deux aspects en me mettant à écrire bénévolement des critiques musicales qui ont été acceptées très rapidement par l’ancien directeur de la publication. Dix ans après, je n’ai pas cessé et suis toujours présent sur le même site. J’écris des articles, mais pas seulement. Je suis aussi professeur particulier de français langue étrangère. J’exerce en tant qu’indépendant depuis quelques années maintenant.

Vous nous avez dit avoir obtenu une maitrise d’allemand. C’est la matière que vous avez principalement étudiée ? C’est différent du français…on en est même très loin, non ?

Oui et non ! Ou alors, d’un certain point de vue, pour reprendre un célèbre maitre Jedi ! D’un certain point de vue uniquement… C’est vrai que je ne me destinais pas à enseigner le français, du moins pas au début. Je voulais être professeur d’allemand. L’allemand a toujours était ma matière forte au collège, au lycée et j’ai toujours nourri un véritable intérêt pour la langue, la culture et la civilisation allemande. J’aimais aussi beaucoup la littérature, la philosophie, l’histoire ou la géographie. J’ai choisi d’étudier l’allemand. J’étais sur le point de devenir professeur pour l’éducation nationale. Heureusement pour moi, les cours dispensés à ce qui à l’époque s’appelait l’IUFM ont achevé de me convaincre de changer de voie. Je me suis alors consacré à l’écriture, la rédaction web, à la Gazette De Paris, à l’entrepreneuriat.

J’avais une idée fixe : être indépendant. Longtemps, je ne songeais plus du tout à enseigner. Cela jusqu’à ce que l’enseignement me rattrape, il y a cinq ans maintenant. J’ai donné mon premier cours de français langue étrangère sans le vouloir, sans même le savoir dirai-je aujourd’hui avec le recul. Je me suis très vite senti à mon aise en tant que professeur particulier et prestataire de service indépendant. Je peux dire que j’enseigne d’une façon qui me correspond vraiment. Je crois même que je ne pourrai être plus épanoui professionnellement. Je n’aurais pas trouvé cela en devenant professeur dans le secondaire, j’en suis aujourd’hui convaincu. L’entrepreneuriat est un vecteur d’épanouissement très puissant… Si l’on m’avait dit que j’en serais là il y a peut-être huit ou dix ans, je ne l’aurai pas cru !

 J’enseigne donc aux étrangers désireux d’apprendre la langue française pour des raisons diverses et variées. Je ne néglige rien ni aucune demande en la matière.  Je donne les cours en ligne via Skype, WhatsApp ou diverses plateformes d’enseignement. J’assure aussi d’autres tâches comme la rédaction ou la relecture de documents par exemple.

Abordons maintenant le motif principal de notre entretien : la sortie d’un nouvel ouvrage. Que pouvez-vous nous en dire ? Comment l’idée du  sujet vous est-elle venue ?

Tout d’abord, je tiens à préciser que ce livre est ma deuxième publication, mon mémoire de maitrise ayant été publié, lui aussi chez Grin Verlag, en 2019. En ce début 2022, je publie un opuscule dont le titre est : « Les relations Iran-Etats-Unis. Les premières années (XIXe et XXe siècles) » et…

Le titre est clair, mais c’est tout un programme…

C’est peu de le dire (rire) ! Plus sérieusement et pour répondre à la question précédente, je vous avouerai que je n’avais initialement pas ce projet de recherche ou de rédaction. Je me consacrais à plusieurs autres sujets bien différents, mais en 2019, l’un de mes clients, intéressé par les questions géopolitiques internationales, a tenu à ce que nous abordions ensemble ce sujet en français  lors de nos cours d’expression orale. Etant moi-même intéressé par ce vaste et riche sujet, j’ai répondu favorablement à sa demande et ai commencé à creuser le sujet comme on dit. Les lectures, les prise de notes, les écoutes et visionnages se sont enchainés. J’ai ensuite débuté la rédaction d’une synthèse que j’ai exposée et commenté en cours. Le tout en français et d’une manière aussi abordable que possible pour un allophone.

Pour la publication, je me suis astreint à présenter un premier ensemble assez bref, que j’espère accessible à tous, surtout aux curieux, néophytes et autres profanes. Ce que j’expose ne se déroule en fait que sur un laps de temps relativement court et j’ai opté pour une approche thématique pour en faciliter la lecture. Beaucoup de points abordés en cours ne sont pas exposés dans le livre. J’ai volontairement axé le contenu du texte sur une période distincte, sauf pour la dernière partie.

Sur le contenu en lui-même, je dirai que je reviens avant tout sur  les origines et les fondements des relations entre l’Iran et les Etats-Unis d’Amérique du Nord : de l’arrivée des premiers missionnaires occidentaux en 1830 à l’établissement des premières relations diplomatiques établies sous le règne de Nassereddine Shah Kadjar. Il y a aussi un aperçu des apports permis par les missionnaires protestants américains dans le domaine de l’éducation en Iran aux XIXe et XXe siècles et enfin ,en annexe, un article indirectement lié au sujet et précédemment publié. Le tout constitue une esquisse, une introduction à ce très vaste et passionnant sujet.

Le lecteur croisera des personnages, des figures comme :  Justin Perkins, Amir Kabir, Samuel Benjamin, Haji Washington,, Julus von Reuter, Samuel Jordan, Annie Woodman Stocking Boyce, Jane Elisabeth Doolittle ou bien Frances Gray pour ne citer que quelques noms parmi d’autres…

Votre livre s’intéresse aux relations entre l’Iran et les Etats-Unis et non l’inverse. Pourquoi pas les relations Etats-Unis-Iran ?

Remarque intéressante ! En fait, cela vient de ma découverte originelle du sujet, de ma toute première lecture faite sur le sujet il y a plusieurs années de cela. C’était une lecture naïve, personnelle et faite par curiosité.

De quel livre s’agit-il ?

D’une biographie de Mohammad Réza Pahlavi, le dernier Shah d’Iran. Le livre a paru en 1975 c’est dire…les auteurs sont Gerard et Annick de Villiers et Bernard Touchais. J’ai relu ce livre pour les besoins du cours. Aussi, je me souvenais de mes premières impressions, quoique déjà lointaines. C’est par ce texte que j’ai entrevu pour la première fois ce qu’était l’Iran, ses peuples, sa culture, ses identités et son histoire. Evidemment, il y avait aussi ce monarque, cette figure assez unique,  qui me semblait être une personnalité tout à la fois intrigante, intéressante , fascinante et complexe. Tout cela, à moi qui suis français et qui n’avais encore rien lu sur le Moyen-Orient, me semblait bien singulier. C’est comme ça que j’ai abordé le sujet pour la première fois. Une plongée en pleine Guerre Froide, une période historique qui m’intéresse beaucoup et sur laquelle j’ai déjà écrit.

Gerard de Villiers, l’auteur des romans SAS ? Le père de Malko Linge, Elko, les gorilles de la CIA aux QIs de canari et de la comtesse Alexandra ?

Evidemment ! J’apprécie l’œuvre du romancier comme beaucoup. On se distrait, on voyage, on découvre le monde, les peuples et les cultures. Par le biais du roman, il nous permet même de reconstituer l’Histoire ou une histoire et ses romans de genres nous en apprennent beaucoup. J’ai aussi, voire surtout, un profond respect pour le journaliste de terrain, quasiment reporter de guerre, qu’il était et homme jamais prisonnier du politiquement correct, ce qui à notre époque, peut faire beaucoup de bien. Je tiens ici à lui rendre hommage .

C’est grâce à ma découverte de la série SAS et du  journaliste Villiers que j’ai développé un plus grand intérêt pour les questions géopolitiques… Pour autant, je n’en suis ni un « spécialiste » ou un « expert ». Je ne suis qu’un intéressé.

La géopolitique occupe une large place dans vos cours ?

Non, pas plus que ça. Je n’aborde ce thème que si mon client le demande, je ne l’impose jamais. Comme pour le reste les demandes et besoins personnels des clients sont prioritaires. Comme je le disais tout à l’heure, je suis prestataire de service. Je réponds à la demande en privilégiant une approche personnelle, pragmatique et concrète du FLE. Il ne faut jamais oublier qu’une langue, au-delà de tout ce qu’elle peut véhiculer sur bien des points, de ses spécificités et particularismes propres, est et demeure avant tout un vecteur de communication, un outil donc, qui doit être utile. Comme tout outil, il faut, pour l’utiliser convenablement, savoir comment l’utiliser.

Il est vrai que, pour les cours d’expression orale et écrite notamment, j’aime m’appuyer sur l’actualité française, francophone et internationale. Cela donne toujours matière à discussion. J’aborde de très nombreux sujets, il suffit de le demander. Ce qui m’importe le plus, c’est que le sujet du cours intéresse le client et lui plaise.  Dans mes cours, j’accorde aussi bonne place à la musique en général et la chanson en particulier, vecteur d’apprentissage essentiel selon moi. J’aide les étudiants dans la préparation de divers examens. Je propose également des cours de FLE conventionnels. J’enseigne les apprenants de niveaux A2, B1, B2, C1 ou C2.

Vous n’enseignez pas aux grands débutants et au public « alpha » ?

Non. Je n’ai pas les compétences pour donner des cours d’alphabétisation. Je n’enseigne pas non plus aux primo-apprenants. Je pense que beaucoup se méprennent sur un point. En effet, le public analphabète doit apprendre à lire et écrire et ne relèvent pas prioritairement  du FLE. FLE et alpha, c’est bien différent…

Abordons un autre sujet :  La Gazette De Paris. Du nouveau de ce côté-là ?

Je pense savoir où vous voulez en venir. Depuis l’an dernier , La Gazette de Paris est presque en « stand-by » et ses mises à jour ne sont plus aussi fréquentes que par le passé Il est vrai. Les deux dernières années ont été très riches, les projets n’ont pas manqué. Nous réfléchissons à l’avenir. Pour La Gazette, un projet spécifique est en cours. En effet, cette année 2022 marque le dixième anniversaire de la parution de ma première critique sur La Gazette De Paris. J’espère pouvoir vous en dire plus bientôt.

Je suis aussi en train de rédiger de nouvelles critiques musicales qui paraitront en cours d’année.

Pour finir, comment et où peut-on vous contacter ?

Je suis joignable directement via le formulaire de contact de mon site web. J’ai aussi une page Facebook

 

Propos recueillis par A. V. pour La Gazette De Paris

 

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X. Fluet